Page:Le Ménestrel - 1937 - n°12.pdf/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE • MÉNESTREL


Le Mouvement musical à l’Étranger


ALLEMAGNE

À l’Opéra de Dresde, création de Massimilla Doni, opéra de M. Othmar Schœck.

— La Chambre musicale de l’État allemand vient de prendre des mesures pour faciliter l’éducation musicale des amateurs qualifiés, pour qui la musique n’est qu’une profession accessoire.

— Empruntons quelque chiffres à une intéressante statistique publiée par M. le professeur W. Altmann dans l’Algemeine Musikzeitung, de Berlin :

De 1886 à 1936, c’est-à-dire dans le dernier demi-siècle, l’Opéra de Berlin a représenté 148 ouvrages de compositeurs vivants, dont 46 de compositeurs étrangers.

La France y figure avec les auteurs et les ouvrages suivants : de Joncières (1886, Jeanne de Lorraine) ; Le Borne (1899, Mudarra) ; Saint-Saëns (1901, Samson et Dalila) ; Massenet (1902, la Navarraise ; 1903, Manon ; 1907, Thérèse) ; G. Charpentier (1903, Louise) ; Laparra (1908, la Habanera) ; Ravel (1929, l’Heure espagnole) ; Milhaud (1929, le Pauvre matelot ; 1930, Christophe Colomb) ; J. Ibert (1929, Angélique).

— À l’exemple de Munich, l’Opéra de Dresde organise un festival d’été (du 22 août au 8 septembre).

M. Wilhelm Furtwängler vient de se produire comme compositeur dans une sonate pour piano et violon, jouée au Geevandhaus de Leipzig par le violoniste Hugo Kolberg et dont lui-même tenait la partie de piano.

Jean Chantavoine.

ANGLETERRE

Aux concerts de Covent Garden, Hans Wetzler dirige une danse symphonique extraite de son opéra Die Baskische Venus ; qui fut joué à Leipzig, Cologne et autres villes d’Allemagne, mais restait inédit en Angleterre.

— Au Queen’s Hall, Béatrice Harrisson jour le Concerto pour violoncelle de Dvorak ; au Courtauld Concert, concertos pour basson et hautbois avec John Alexandra et Léon Goossens ; au Patron’s Fun, la Suite pour alto de Vaughan Williams et de nouvelles mélodies de Procter-Gregg ; au Contemporary Music Centre, œuvres de Janacek, Aloïs Haba et Berg ; à la Croydon Philharmonic Society, les Apostles d’Elgar sous la direction d’Alan Kirby.

— Félix Weingartner dirige un programme Beethoven à la tête du Philharmonic, avec Cyril Smith comme soliste dans le Premier Concerto pour piano.

— Première audition en Europe du nouveau Quatuor (no 4) de Schönberg au Contemporary Concert de la B. B. C.

— Le 17 mars « performance » au concert de la B. B. C. de l’opéra de Busoni Doktor Faust. M. Newman prélude à cette audition par une étude sur Busoni and the opera dans le Sunday Times du 7 mars.

— L’Orchestre de Musique de chambre de Cologne se fait entendre au Queen’s Hall sous la direction de son chef Erich Kraak ; Georg von Harten y joue le Concerto en ré mineur pour piano, de Mozart.

— L’excellent altiste Lionel Tertis renonce aux concerts en raison d’une douleur du bras qui le prive d’une partie de ses moyens.

G.-L. Garnier.

AUTRICHE

Un concours international de chant, violon et violoncelle aura lieu à Vienne, du 7 au 19 juin prochains.

Jean Chantavoine.

ITALIE

Au Reale de Rome, après la reprise majestueuse de Parsifal, voici l’aimable Elisire d’Amore de Donizetti qui revoit les feux de la rampe avec Tito Schipa et Margherita Carosio. Au pupitre le maestro Bellezza.

— La Stabile Orchestra Fiorentina donne un concert au Comunale de Florence sous la baguette de Bernardino Molinari et avec le concours de la pianiste Ornella Puliti Santoliquido.

— Mengelberg monte au pupitre de l’Adriano. Ovation pour son interprétation de la Septième de Beethoven. Respighi, Hændel et Kodaly complétaient le programme.

— Madeleine Grey vient de chanter à Brescia, Vérone, Messine, Naples et Florence des mélodies d’auteurs français et italiens modernes.

— En l’honneur du Duce, hôte de la Lybie, représentation de l’Edipo Re de Sophocle avec la musique chorale d’Andrea Gabrieli au théâtre de Sabratha, antique cité phénicienne dont les arènes offrent encore dans leurs ruines un cadre grandiose.

G.-L. Garnier.

MONACO

Monte-Carlo. — À l’Opéra, Salomé de Richard Strauss a été suivie du Rêve d’un collectionneur, opéra-comique-ballet de M. Ergé. Cette création ménageait la surprise de voir évoluer la déesse Diane en compagnie de Tanagra (sic), et de s’intéresser aux facéties d’un « Grand singe », sinon d’origine américaine (comme celui de la Mascotte) du moins apparenté au quadrumane qui prenait le Pirée pour un homme. Furent ensuite représentés : Manon Lescaut, de Puccini, avec Dalla Rizza, Luccioni, Doubrowsky ; Tosca ; les Huguenots, avec Mlle Hœrner et Geroges Thill.

— Au Théâtre des Beaux-Arts, M. Marcel Sablon a donné deux comédies de Sacha Guitry : le Veilleur de nuit et le Mot de Cambronne, avec Charlotte Lysès, Blanche Montel, Suzanne Coulomb, Jean-Pierre Aumont et Georges Mauloy ; et Ma cousine de Varsovie, la pièce de Louis Verneuil, avec Elvire Popesco.

— Sous la direction de M. Sidney Beer, eurent lieu deux concerts dont l’un avec le concours du pianiste Walther Gieseking. Le violoncelliste Umberto Benedetti, soliste de S. A. S. le prince de Monaco, s’est fait entendre sous la direction de M. Marc-César Scotto, et au cours d’un grand récital où, accompagné par le pianiste Elio Liccardi, il interpréta, en première audition à Monte-Carlo, la Sonate en sol majeur de G.-B. Pergolèse, et l’Arioso de Dante d’Ambrosi.

Albert Duret.

SUISSE

Genève. — Le Casino-Théâtre fait représenter avec un succès qui n’est pas prêt de s’éteindre une nouvelle revue, Ça va gazer ! de M. Marius Berthet. C’est un spectacle alerte, gai, dans lequel la satire s’allie à l’esprit et à l’émotion. Suivant la tradition, d’heureuses allusions sont faites aux événements du jour. Le Songe de Don Quichotte commente les événements d’Espagne, l’idylle royale britannique, le cirque politique, le ballet gouvernemental sont évoqués, et l’auteur nous montre aussi les malheureux contemporains que le sport, la politique, le cinéma et la radio ont irrémédiablement détraqués. Une musique composée ou arrangée par M. Popowitsky accompagne agréablement ce spectacle. Il faut aussi mettre en valeur les mérites du directeur du Casino-Théâtre, M. Fradel, habile metteur en scène doué d’un goût artistique très sûr, ainsi que ceux des principaux interprètes : MM. Rimert, Lauriac Hénoc, Dimeray, Gerval, Harry-Marc, Valbert, Mmes Yvonne, Marcya, Rirette Marnay, Denise Jougla, Hermine, etc.

Ed. Sommer.
— 103 —