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Sur Job.

sorties de sa propre bouche (XXXVIII-XLI, XLII, 7, 8) ; ici nous pouvons nous appuyer en toute assurance.

Quant aux interlocuteurs, la première chose à examiner, c’est ce que Dieu lui-même dit d’eux, c’est la manière dont lui les apprécie.

Job, que Dieu appelle son serviteur (I, 8 ; II, 3 ; XLII, 7, 8), un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal (I, 1, 8 ; II, 3), et n’ayant point d’égal sur la terre (I, 8 ; II, 3), sort victorieux de la première épreuve (I, 22 ; II, 3), et sort même d’abord victorieux de la seconde (II, 10) ; mais lorsqu’elle se prolonge il perd patience, et commence par maudire son jour (III, 1) ; et quoique dans ses paroles on trouve bien des choses excellentes, le jugement que Dieu porte sur leur ensemble est celui-ci : « Il se croyait un homme juste ; il se justifiait plus qu’il ne justifiait Dieu » (XXXII, 1, 2). Il ne faut jamais oublier cela en lisant ces discours.

Quant aux trois amis de Job, quelque bonnes que puissent être plusieurs des observations qu’ils lui avaient adressées, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils « n’avaient pas trouvé de quoi répondre, et que toutefois ils avaient condamné Job » (XXXII, 3) ; et plus tard la colère de Dieu s’embrase même contre eux, parce qu’ils « n’avaient pas parlé droitement devant lui » (XLII, 7, 8).

Élihu se distingue d’eux en ce que, au lieu de parler de son propre fonds, il puise dans l’inspiration du Tout-puissant (XXXII, 8) ; aussi Job n’essaye pas même de lui répondre ; et Dieu non-seulement ne désapprouve pas ses paroles, mais continue au contraire, pour ainsi dire, son discours.