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La décadence du corps humain.

trop hasardeuses. Ce qui n’est qu’une bagatelle pour d’autres, il le redoute comme une témérité. Non-seulement dans les lieux montants et raboteux, mais même dans les chemins unis, dans les choses toutes planes, il tremble comme s’il était toujours en présence d’un danger.

Quand l’amandier fleurira ;

Tout comme la tête de l’amandier, au printemps, se couvre de fleurs très-blanches, ainsi les cheveux blancs sont l’apanage ordinaire de la vieillesse.

Quand les cigales se rendront pesantes ;

Le corps, alerte et souple, comme la sauterelle, chez les jeunes gens, devient pesant et raide chez les vieillards ; ils ont de la peine à se transporter d’un lieu à un autre.

Quand l’appétit s’en ira ;

Soit qu’il s’agisse de l’appétit naturel pour les aliments, qui s’en va ; soit qu’il faille entendre ces mots au moral, de la disparition du contentement, du plaisir, de la joie ; soit enfin, d’après une autre version, qu’il s’agisse du câprier, dont les fruits se détachent subitement de leur enveloppe qui s’entrouvre, image du corps qui laisse échapper son âme.

(Car l’homme s’en va dans la maison où il demeurera à toujours).

Parenthèse explicative des derniers mots ; l’homme s’en va dans la maison de son long séjour, le tombeau, le lieu invisible.

Et quand on fera le tour par les rues en pleurant.

Sépulture — et allusion à l’antique usage des pleureuses de profession dans les sépultures (Jér. IX, 17 ; 2 Chron. XXXV, 25 ; Amos. V, 16 ; Matth. IX, 23).