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La loi et la promesse.

sur laquelle la foi individuelle pouvait se reposer ; et se reposa dans les Énoch, les Noé, en Adam lui-même et beaucoup de ceux de sa postérité, nous pouvons l’espérer. Cependant le monde crût désespérément en méchanceté, et Dieu résolut de détruire ce qu’il avait créé, et il amena le déluge sur un monde d’impies. Le monde recommença à nouveau, et, hélas ! on le vit bientôt, le péché avec lui. Mais Dieu ne voulut pas permettre que l’homme restât sans frein et pût donner libre cours à sa volonté. L’homme bâtit la Tour de Babel pour faire sa propre volonté et ne pas être dispersé ; et Dieu confondit le langage des hommes et dispersa leur race, formant ainsi « des langues, des familles et des nations. » Il a pu y avoir « de puissants chasseurs », et il y en a eu, mais le monde était divisé et peuplé de races antagonistes (Gen. IX, 5-6 ; XI, 1-8 ; X, 5, 9, 32.) Le monde s’était éloigné de Dieu, et comme nous l’apprend le livre de Josué, avait commencé à rendre culte aux démons (Jos. XXIV, 2). Alors Abraham est appelé (Jos. XXIV, 3 ; Gen. XII, 1 sqq.). Il n’y avait point de loi, pas de conditions, point de justice ni d’exigence de justice : Abraham est appelé à rompre avec l’ordre de choses providentiel que Dieu a établi dans ce monde ; il faut qu’il quitte « son pays, sa parenté, la maison de son père. » « Le pays » était cette chose nouvelle que Dieu avait établie par le jugement qu’il avait exécuté contre Babel ; Abraham est appelé à le laisser ; non pas à agir contre lui, mais à en être séparé pour Dieu, dans le monde. Ce fait est de la plus haute importance et mérite toute notre attention : il élève Abraham sur un terrain indépendant de la commune responsabilité des hommes. Le monde gisait sous cette responsabilité ; le