templation mystique : c’est la vie, c’est le bonheur, et un bonheur vrai, expansif comme la grâce elle-même dont il est le fruit. Que nous regardions au dedans ou au dehors, — à l’état du cœur et aux expériences de l’âme ou au service extérieur, — c’est une vie de travail dans l’obéissance et la dépendance de Dieu, le travail du salut, le chemin certain vers la perfection et la complète délivrance dans la gloire. Dans l’objet qu’il poursuit et qui déjà possède son cœur, le chrétien trouve son propre bonheur ; et, en même temps, le modèle parfait de son service et la source de ce dévouement, de cette puissance et de ces tendres et ardentes affections qui font de lui le serviteur de ses frères. « Pour moi, vivre c’est Christ ! » La vie qui s’exprime ainsi rend à la fois heureux en conduisant au salut dans la gloire, et fait marcher sur les traces de Celui qui, oint du Saint-Esprit et de puissance, allait de lieu en lieu, faisant du bien. Nous serons heureux et nous servirons Dieu, dans la mesure dans laquelle nous aussi, chacun en particulier, nous pourrons dire avec vérité : « Pour moi, vivre c’est Christ ! »
Il est bon que nous nous jugions nous-mêmes devant de telles paroles et que nous nous demandions sérieusement si « vivre, » pour nous aussi, « c’est Christ » et pas autre chose ? En sommes-nous là réellement, — pratiquement ? Nous aussi, si nous sommes pressés des deux côtés, ne sommes-nous partagés qu’entre le désir de déloger pour être avec Christ — « ce qui est beaucoup meilleur » — et le dévouement absolu à son service, qui nous fait trouver bon de « demeurer en la chair, » si telle est la volonté du Seigneur ? Est-ce que libres ainsi de toute entrave, nous sommes devenus les imita-