Mais si nous entrons ainsi dans le domaine de la vie pratique, on dira peut-être que depuis les temps apostoliques, tout a bien changé ? En effet, au lieu d’assemblées, réunies sur le pied de l’unité du corps, d’assemblées en paix, édifiées, marchant dans la crainte du Seigneur, et croissant par la consolation du Saint-Esprit (voyez Act. IX, 31), il n’y a que désordre, division, fausses doctrines ; un torrent dévastateur a tout ravagé, il ne reste de l’édifice que des ruines. L’homme avait une part dans l’œuvre du rassemblement et de l’édification ; il avait été appelé à être « collaborateur de Dieu » (1 Cor. III, 5-17) et par cette voie le mal est entré. L’Assemblée aussi était appelée à rendre un témoignage, et elle a manqué à sa responsabilité. Ce qui était réellement la maison de Dieu est devenu « une grande maison, » dans laquelle il y a des vaisseaux à honneur et des vaisseaux à déshonneur ; le corps visible que Dieu avait fait dépositaire de ses glorieuses révélations et gardien de la vérité, n’a pas su conserver intact le dépôt de Dieu, et les croyants, au lieu d’être rassemblés ensemble en dehors du monde, se sont trouvés isolés et dispersés au milieu de la grande masse professante du christianisme de nom. Toutefois, quelque soit le résultat de l’infidélité de l’homme quant à l’œuvre et au témoignage que Dieu lui avait confiés, la position et la vocation du croyant ne sont pas changées : ce que Dieu a élevé et qui est assis dans les lieux célestes avec Christ, n’en redescend pas ; ce que Dieu aussi a bâti sur la terre et où il est venu habiter par l’Esprit, demeure en dépit de la puissance des portes du Hadès. L’Assemblée est toujours ; elle est toujours la maison de Dieu, la colonne et l’appui de la vérité ; la