Aller au contenu

Page:Le Messager Évangélique, Vol. 5, 1864.pdf/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
Le jeûne.

que nous avons affaire. C’est avec Christ ressuscité et monté au ciel que nous sommes en relation, et non pas avec la Loi. Nous sommes morts à la Loi si nous sommes chrétiens. Voilà ce que la chrétienté a oublié, ce dont elle s’est départie. En partant du principe que la Loi est bonne et l’Évangile aussi, on a dit : « N’est-il donc pas beaucoup plus sûr et plus convenable de les admettre et de les garder l’un et l’autre ? » Le résultat de ce raisonnement humain a été que les hommes ont mis le plus grand zèle à effectuer une fusion que le Seigneur déclare impossible. Ils ont essayé de mettre le vin nouveau dans de vieilles outres, — c’est-à-dire dans ce qui contenait des principes légaux, avec lesquels Dieu en a fini : ayant produit du vin nouveau, il veut de nouveaux vaisseaux. L’efficace intérieure du Christianisme doit se revêtir de ses propres formes. Les nouveaux vêtements, caractérisant l’Évangile, diffèrent complètement des formes légales. Le légalisme était le vieil habit, et c’était mépriser la bonté de Dieu que de se borner à le rapiécer de drap neuf ; après tout, cela ne réussirait jamais : cela ne servirait qu’à rendre le vieux plus mauvais encore, c’est ce qu’a fait la chrétienté : elle a essayé de raccommoder le vieux vêtement avec le drap neuf — d’introduire une certaine mesure de morale chrétienne dans le judaïsme, comme une sorte d’amélioration dans celui-ci. Et quel en a été le résultat ? — On a voulu mettre le vin nouveau dans de vieilles outres : on prêche Christ, en quelque mesure, mais toujours en connexion avec les vieux vaisseaux ; il s’agit, à la fois, dans cette parabole (Luc V, 36), du développement extérieur et de la puissance intérieure ; elle montre que le christianisme est