Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/244

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Je partis éperdu, j'emportai mes liens,

Et que si j'ai brigué l'honneur de l'entreprise, [675]

Par qui cette cité nous doit être soumise,

Ce fut encore, ami, pour revoir un séjour,

Où j'étais en secret rappelé par l'amour.

Mais c'est trop t'arrêter, cours, informe-toi d'elle ;

Son nom est Lanassa ; j'attends tout de ton zèle. [680]

L'Officier

.

Mais au sein de ces murs il faudrait pénétrer,

Par les lois de la guerre on n'y saurait entrer :

Comment puis-je savoir ? ...

Le Général

Même hors de la ville

Tu peux t'en informer, et c'est un soin facile ;

Va, ne perds point de temps pour en être éclairci. [685]

Il suffira pour toi de la nommer ici ;

La caste dont elle est, dans l'Inde est la première,

Et met avec son nom ses destins en lumière.

L'officier sort.


Scène II

Le Général Français

seul.

Toi que le ciel dérobe encore à mes regards,

Ma chère Lanassa ! Vis-tu dans ces remparts ? [690]

As-tu pu rester libre ? Un cruel hyménée,

Sous son joug, malgré toi, t'aurait-il enchaînée ?

Pardonne, ô mon pays, si je donne en ce jour,

Parmi les soins guerriers, un moment à l'amour.

Pardonne, Lanassa, si, troublant ton asile, [695]