Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/283

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jetant un cri de surprise et de joie dans les bras du général français avant de le nommer.

Montalban ! Toi mon libérateur ?

Le Général

Oui, c'est moi qui t'arrache à cette mort funeste.

Le Jeune Bramine

C'est vous, seigneur, c'est vous, double faveur céleste !

Vous vivez, je vous vois, grands dieux ! Qui l'aurait cru ? [1405]

Le Général

Le bruit de mon trépas par mon ordre a couru.

Un golfe abandonné nous a servi d'asile ;

Et par le souterrain nous entrons dans la ville,

Tandis qu'une autre troupe est maîtresse du fort.

Ciel ! Un moment plus tard, quel eût été mon sort ? [1410]

Ainsi, l'obscur sentier que, dit-on, l'avarice

Ouvrit pour dérober une femme au supplice,

En un même dessein, ici plus noblement,

Sert mon roi, les français, ton frère et ton amant.

Trop heureux sur ces bords d'employer la surprise [1415]

Pour épargner le sang dans la place soumise !

Au grand bramine.

Toi dont le ciel confond les complots et les voeux,

J'ai su de ta fureur l'emportement honteux ;

Ton crime était d'un lâche et n'a rien qui m'étonne ;

Mais français je l'oublie, et vainqueur je pardonne : [1420]

Je te laisse le jour, même après tes forfaits.

Soldats, que de ces lieux on l'éloigne à jamais.