Aller au contenu

Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98

canapés furent bientôt occupés. Allons Rigot, reprit-elle, faites votre devoir, et dès que vous serez en train nous en ferons de même. Il ne se le fit pas répéter Susanne, en présence de la société souffrit l’intromission sans sourciller ; mais non pas sans soupirer, et l’enfilade fut générale. On n’entendit pour lors que souffler, sanglotter, balbutier ; en haut, en bas, tout me flattoit également : au chantier de Rigot et de Susanne on voyoit à découvert l’enclume et le marteau ; le trait qui parcouroit l’objet chéri, tantôt long, tantôt court, selon ses différens mouvemens, frappoit agréablement la vue, et les deux acolytes qui rendent les hommes si ardens dans les combats amoureux, témoignoient par leur petite cabriole, combien ils participoient au plaisir de leur maître. J’allois les voir finir, mais un propos que j’entendis me fit regarder d’un autre côté. Que fais-tu donc, dit ma Bonne au vicaire ?… Ce n’est pas ma faute, répondit-il, remets-le…

Je m’attachai à la Prieure, que je vis très-animée ; je voulus sçavoir si réellement elle recevroit tout dans son giron : Ah ! la Mothe, lui dit-elle, ah mon ami !… l’excès du plaisir lui coupa le sifflet : deux fois elle souleva son brave, et elle reçut, en entrant dans