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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/123

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La Prieure.

Et vous prîtes des moyens pour l’entretenir en secret ?

Le Cordelier.

Cela est vrai. Quoique maman me gênoit, elle n’étoit pas cependant si ennemie de ses plaisirs, qu’elle ne me laissât souvent seule : momens précieux dont je profitois pour lui parler à la maison. Une de nos filles étoit dans notre confidence, et par ce moyen je l’ai vu à la dérobée pendant quelque tems. Mais un jour, la croyant à faire sa partie, elle nous surprit : je le cachai le mieux que je pus, et malgré toutes mes précautions, comme il y a toujours des gens indiscrets, on lui dit qu’il étoit sorti de notre jardin à huit heures du matin.

La Prieure.

C’étoit sans doute dans votre chambre où vous sçûtes le soustraire aux yeux de votre argus ?

Félicité.

Tu es singuliere. Prieure, pourquoi faire de semblables questions ? que vous l’ayez caché où il vous plût, que vous dit votre maman ?