fesser, mais que ce ne soit pas, s’il vous plait, au pere Directeur ; c’étoit un vieux caffard, pour lequel j’avois une aversion singuliere ; ce n’est pas qu’il fut scrupuleux, j’ai sçu dans la suite qu’il avoit assez bien tiré parti de la vie dans sa jeunesse, il étoit d’ailleurs assez traitable pour l’article en question, ne troublant aucunement ces dames, ni ses confreres ; mais il me déplaisoit, et je ne parlerai plus de lui dans la suite de cette histoire. Elle me répondit que les confessions étoient libres, que lundi le pere Anselme, Cordelier, viendroit et que je pourrois aller à lui, j’y consentis ; j’avois des envies de rire des propos qu’elle me tint, après ce que j’avois vu ; mais que dis-je, il faut toujours prendre les choses du bon côté, elle craignoit cette digne amie, que si je venois à sortir du couvent je ne lui reprochasse un jour qu’elle n’avoit pas prévenu, dès leur origine, mes premiers mouvemens de concupiscence ; je pris donc mes heures, m’arrêtai à ce qui me convenoit, lui demandai comment il faudroit m’expliquer, et attendis le pere Cordelier ; je commençai à me mortifier, car ayant trois jours à attendre, je ne fis que deux fois mon petit manége.
Je me présentai donc le lundi au sacré