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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/26

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l’autel, qui étoit encore fumant du sacrifice que je venois d’offrir à Vénus, me fit monter sur un tabouret, qui étoit de mon côté, sçut trouver la poche aux puces, imprima ses lêvres sur mon avant-main, pour me servir de ses propres termes, et ainsi ajustée, je me saisis du priape de sa révérence ; qu’il étoit donc content ! Pendant le service que je lui rendois ; mon petit cœur, me dit-il, d’une voix entrecoupée et me fouettant : baisez-moi ; serrez un peu plus ; — il se troubla, je sentis que quelque chose de chaud me mouilloit les doigts, je regardois, et sans encore sçavoir ce que c’étoit, je vis pour la premiere fois cette matiere dont nous sommes paîtris. En vérité, lui dis-je, voyez comme vous m’avez arrangée, il se mit à rire et m’essuya ; pour satisfaire ma curiosité je lui fis beaucoup de questions, il répondit à toutes ; voici à-peu-près notre entretien.

Angélique.

Je vous réponds, pere Anselme, que j’avois une envie extrême de sçavoir comment les hommes étoient construits : je l’aurois sçu plutôt si ma Bonne et la Prieure ne fussent pas venus m’interrompre lorsque j’étois avec dom Delabrisse, car il n’auroit pas manqué