prendre le bain, revinrent et mirent la table.
Nous fûmes aussi Sylvie et moi prendre quelque chose, et retournâmes les revoir.
Les premiers coups de dent étoient donnés, chacun fêtoit sa compagne ; quelque verres du meilleur vin du pays se siffloient à leurs santés ; les mains pour voltiger n’ayant pas besoin de tourner aucun feuillet, augmentoient de temps en temps la joie des convives — et ils étoient au dessert lorsque la sœur Agnès entra.
Toute l’assemblée témoigna beaucoup de plaisir de la voir ; on la fit asseoir, boire un verre de vin muscat ; tous lui porterent la santé, en la remerciant de la bonne chere qu’elle leur avoit fait faire. Cela est fort honnête de votre part, dit notre homme si bien emmanché ; mais cela ne suffit pas. Puisque les viandes qu’elle nous a préparées étoient si succulentes, qu’il ne nous en reste que de la crue, il faut qu’elle en goûte ; et en voici un morceau, en se levant, qui n’est pas indifférent. Surprise d’en voir un pareil, elle fit un cri et voulut s’en défendre ; mais il la jetta sur un canapé, et en lui disant : allons belle cuisiniere — vous jugerez si cette endouille est bien assaisonnée. Les trois premieres secousses lui firent faire quelques