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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/38

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l’état que je voulois embrasser, que quand ce ne seroit que pour ne pas me séparer d’elle, je réitérois mes promesses, avec même une espece de serment ; et ce moment fut l’époque de l’union la plus constante, qui a toujours régnée entre nous deux. Maman venoit me voir quelquefois ; mais lorsqu’elle sut ma derniere résolution, à la premiere visite que j’en reçus, elle me témoigna plus d’amitié que de coutume.

Le lendemain le professeur de dom Delabrisse et dom de la Platiere, tous les deux Bernardins, vinrent à l’Abbaye à onze heures du matin ; l’un etoit amant d’Agathe, et l’autre de Rose. Je voulus absolument les voir ensemble, et me doutant que ce seroit dans la chambre où avoient été ma Bonne et la Prieure, à force de tourner au tour, je trouvai une issue d’un vieux corridor qui étoit par derriere ; j’examinai le mur qui donnoit dans la chambre ; il me parut un peu ouvert dans un endroit, et je n’eus qu’à détourner l’extrémité d’une vieille tapisserie je la vis dans son entier. Ma parente m’ayant dit qu’elle resteroit chez madame l’Abbesse après le dîner, je fus me placer.

J’attendis quelque temps : enfin ils arriverent. Agathe mit la clef dans sa poche ;