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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/49

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l’Abbaye : leurs bonnes amies ne manquerent pas de les joindre l’après dîner, et je la passai auprès de Susanne, selon l’ordre que j’en avois reçu ; j’aurois bien voulu voir les trois couples amoureux ; mais cela m’avoit été expressément défendu ; d’ailleurs, l’apartement où ils étoient, et dont je donnerai la description, étoit fermé. Le soir selon notre coutume, dès que nous fûmes au lit, ma parente et moi nous nous entretînmes.

Angélique.

L’après dîner, ma Bonne, m’a beaucoup durée ; je trouve Susanne charmante, mais je n’étois pas à mon aise ; nous n’avons parlé ensemble que de choses fort indifférentes.

Félicité.

Tu sçais ce que je t’ai dit, ne précipite rien avec ces dames ; laisse-les venir d’elles-mêmes ; la Prieure seule sait que tu es instruite de nos amours : Susanne n’est pas encore de nos parties ; elle bataille avec Dom Rigot, et depuis près d’un an qu’il la poursuit elle ne s’est pas encore rendue ; je crois pourtant que bientôt elle entrera dans notre Colombier.