Aller au contenu

Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58

la salle il y avoit un cabinet, et chaque cabinet renfermoit une couchette. De la porte vitrée on se rendoit sur une terrasse au bas de laquelle étoit un réservoir rafraîchi continuellement par une riviere qui passoit au travers. Des arbres plantés avec ordre et simétrie l’entouroient, et formoient une voute qui garantissoit d’un soleil brûlant, ceux qui dans les plus fortes chaleurs y vouloient prendre les bains à toute heure de la journée. Il y avoit aussi derriere le réservoir un fort beau pré, de la charmille, des labyrintes, et le tout du dernier goût.

Les oiseaux de toutes les especes s’y réunissoient, et par la variété de leurs ramages, ils augmentoient l’agrément de ce séjour de l’amour ; ils venoient même par préférence l’habiter, et c’étoit à juste titre qu’on l’appelloit ainsi ; car combien de fois y a-t-on sacrifié à la déesse ! combien de fois l’encens qu’on a brûlé sur ses autels est monté jusqu’à l’empirée, pour l’avertir des hommages qu’on lui rendoit !… Je trouvai cet endroit des plus agréables ; j’en parcourus tous les coins et recoins, et en nous retirant ma Bonne me montra l’endroit où je pourrois me placer le jour de la réception de Susanne. Le lendemain dom Rigot revint ; il fut trouver Agathe