Aller au contenu

Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70

vins voir nos amants. Ils étoient encore dans la même attitude que je les avois laissés ; à l’exception que le rossignol remplissoit la main de la belle.

Agathe entra peu de temps après, s’approcha doucement, donna un claque sur les fesses de Susanne, et pinça le nez du cher pere. C’est vous, madame, répondit-il en se réveillant en sursaut ; et ce qui m’amusa, c’est que la belle, par une espece de honte, se cachoit la figure, tandis qu’elle montroit son cul. Rigot l’embrassa plusieurs fois avec transport. Que dis-tu de ce jeu là, reprit Agathe ? Vois, lui dit Susanne, le dégat qu’il a fait ; mais il peut venir quand il voudra, je ne le crains plus. Ah ! tu me provoques, répartit le brave ; attends : il alloit la… mais il se ravisa, la fit placer du côté de la ruelle, lui fit appuyer les pieds contre le mur, et tira droit. Elle soutint on ne peut mieux l’échec en présence de sa compagne, qui crioit allons Rigot, fort, zon, zon ; et cette charmante fille, tant pour récompenser son bon ami qui la servoit si bien, que pour se satisfaire elle-même, lui prit le menton pour l’engager à sucer un petit bout de langue pointue et rouge comme du corail, qu’elle sortit avec une grace admirable ; mais ils