Aller au contenu

Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72

heures, je me doutois qu’ils alloient quelque part ensemble, et sans faire semblant de rien, je dis à Susanne que j’avois quelque chose à faire, que si elle vouloit avoir la bonté de m’attendre, je ne tarderois pas à revenir. La chambre qui servoit ordinairement aux entrevues galantes n’étoit pas éloignée de-là, et quoiqu’il fut nuit, elle leur convenoit mieux que le parc, où ils pouvoient rencontrer quelqu’un : je ne me trompois pas ; je m’approchai et les entendis.

L’Officier.

Ne me faites pas de reproches, ma chere amie, je ne croyois pas rester si longtemps sans avoir l’honneur de vous voir ; de jour à autre je contois me rendre à ma terre.

Rose.

Vous êtes des voltigeurs, vous autres militaires, qui courez de belle en belle, et la derniere vous fait oublier toutes les autres : ne soyez donc pas si négligent une autre fois ; si je suis privée du plaisir de vous voir, je serai charmée d’apprendre de vos nouvelles.

L’Officier.

Je serois aussi très-flatté d’en recevoir des