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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/8

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étoit sexagénaire, et obligée par rapport à ses infirmités de garder ses appartemens, laissoit faire aux religieuses ce qu’elles vouloient ; et pourvu qu’elles eussent l’attention de lui faire de temps en temps la cour, leur liberté étoit si grande, que les hommes entroient dans la maison, y mangeoient avec elles, y couchoient même, cependant avec précaution.

Lorsque j’entrai dans cet asile, plus consacré à Vénus qu’au Dieu crucifié, elles étoient dix dames de chœur sans compter l’Abbesse, et trois sœurs converses. Parmi ces dix, cinq étoient dans le bel âge de jouir des plaisirs : quatre seulement jouoient les rôles les plus intéressants, et s’étoient associées une des trois converses, qui étant très-bonne cuisiniere leur étoit d’une grande utilité. La cinquieme qui s’appeloit Susanne, et belle comme