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Page:Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore, 1896.pdf/28

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qui n’avez pas reculé devant un long et pénible déplacement pour apporter gracieusement à cette solennité, l’attrait de votre immense talent et le prestige de votre haute personnalité artistique.

À vous, Mesdames Brandès, Moreno, Blanc ; à vous Monsieur Guitry, dont la participation désintéressée a été si brillante dans cette matinée, dont nous conserverons un inoubliable souvenir.

Artistes d’élite, vous avez montré, cette fois encore, que chez vous les qualités de l’esprit s’allient aux sentiments généreux du cœur !

Que vous dirai-je, Monsieur Delafosse, qui puisse ajouter à votre réputation déjà établie de pianiste et de compositeur ? Notre auditoire vous a prouvé, par les applaudissements répétés, combien il appréciait votre jeu si parfait, délicat, brillant à la fois, et combien il goûtait la science musicale de vos compositions.

Merci à vous tous, mes chers concitoyens, qui avez mis tant de bonne volonté et de dévouement pour l’organisation de cette mémorable journée. Vous pouvez avec justice revendiquer une part dans sa réussite et dans l’éclat qu’elle a revêtu.

Cette cantate en effet, dont les accents mélodieux vont retentir dans un instant, n’est-elle pas l’œuvre pour la partie musicale de M. Duhot, le chef distingué de la Société philharmonique ? Les strophes ne sont-elles pas dues au fin talent de poète de M. Potez ?

Cette composition allégorique qui orne le programme, empreinte d’un si grand charme et d’un dessin si délicat, nous le devons à notre concitoyen, M. Duhem, au dévouement duquel on ne fait jamais appel en vain.

N’est-ce pas pour honorer Marceline que Mme Poncelet-Dronsart, MM. Potez, Demeny, Lacuzon, ont rimé ces poésies pleines de grâce que vous allez entendre.

Quant à vous, M. de Montesquiou, je vous remercie bien sincèrement, au nom de la Ville de Douai. Si par une modestie qui vous honore, vous avez voulu au regret de tous, ne tenir qu’une place effacée, je tiens à proclamer bien haut que vous avez été l’âme de cette fête à la glorification de notre illustre concitoyenne.

Guidé par le culte que vous avez pour les œuvres et la personne de Marceline Desbordes-Valmore, séduit comme l’avaient été Chateaubriand, Béranger, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Lamartine, Sainte-Beuve et tant d’autres, par les qualités de son cœur et de son esprit, vous n’avez pas voulu qu’elle dormît plus longtemps, presque ignorée dans le repos de la mort.

Selon vos propres expressions : « La figure de Valmore, loin d’être définitive, s’ébauche à peine. Son œuvre est de celles dont la méconnaissance du