Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/141

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— Vous, Léna, vous résignée à une petite vie ! Toute votre personne proteste et vos yeux eux-mêmes attestent que vous ne vous confirmerez pas longtemps dans une telle existence.

— Mes yeux ne voient que par mon mari.

— Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?

La question m’embarrassa.

— Une escapade, n’est-ce pas, continua-t-il, et bien pourquoi, puisque vous éprouviez le besoin de remettre les pieds à Paris, de revoir mon père, ne permettriez-vous pas que je profite de cette bonne aubaine ?

Ses yeux imploraient très bien en disant cela, il m’avait pris la main. Ah ! Stani, viens vite me chercher, je te le répète, le vertige me saisit, comme il saisit tout le monde dès qu’on foule le pavé de Paris ; comme il s’empare de l’esprit d’une femme dès qu’elle se sent le point de mire des désirs mâles. J’irai jusqu’au bout de mon récit.

Arthur m’attira sur ses genoux et la bouche se posant sur mon cou, il murmura :

— Réfléchissez bien, Léna. Avec un amant riche et ne demandant qu’à vous être agréable, un amant plus jeune que ne l’était mon père, vous ressentirez plus de bonheur et une nou-