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Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/147

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et je ne sais où le lui dénicher. Ça te convient-il ?

— Oui.

— Viens vite.

Mme Beaugitard entraîna Irène à travers un couloir sombre ; elle fit glisser une porte et pénétra avec elle dans un salon oriental, d’un luxe de bon goût où, sur un divan, les jambes allongées, les bras sur des coussins, se tenait un arabe de trente à trente-cinq ans, la figure ornée d’une barbe brune taillée en pointe.

— Je te présente la déesse du plaisir que tu souhaites, Sidi-ben-Mohammed, dit Mme Beaugitard : l’agrées-tu ?

D’un long regard, l’arabe examina Irène debout devant lui, les yeux baissés, le sourire engluant sur les lèvres qu’elle savait prendre, l’attitude du corps langoureuse dans sa fine sveltesse ; il balança la tête en signe d’assentiment et murmura :

— Voilà la fille que j’espérais, laisse-nous.

Irène se trouvait en cheveux devant l’arabe qui, de la main, lui fit signe d’approcher.

Elle obéit et debout, tout près, elle darda les yeux sur les siens en un rayon fulgurant, qui sembla lui produire l’effet d’une pile élec-

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