Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/159

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— Tu as donc gardé un bon souvenir de notre après-midi, Sidi ?

— Nomme-moi Mohammed : je suis très riche, très puissant. Quand on t’a aimée, on ne cesse de rêver à toi. J’ai rêvé toute la nuit et des houris, en nombre aussi grand que les étoiles du ciel, n’auraient pu effacer ton impression.

Ils se laissèrent tomber sur un canapé, enlacés, se pigeonnant.

Cette femme infatigable, qui sortait à peine de la secousse d’Arthur Torquely, qui venait d’écrire à son mari une longue lettre de confidences, éprouvait un tendre émoi près de cet enfant du désert, robuste cavalier au teint bronzé, aux yeux de feu, occupé à lui baiser les cheveux, aspirant les effluves de son corps à travers l’échancrure de la matinée, la serrant contre lui et savourant l’attente de la volupté.

Elle se faisait petite, guettait sa fantaisie, certaine qu’il débuterait comme la veille et elle se délectait à cette minute d’amour extatique, précédant les actes.

Il lui défit sa matinée pour lui saisir les seins et elle se plaça sur ses genoux, où elle l’entendit lui dire :