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Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/212

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— Va rendre à mon cavalier la caresse que le tien m’a donnée.

Poussant Stanislas contre Gabrielle, elle s’installait à côté de lui, appuyait la tête sur son épaule et murmurait :

— Ses lèvres sont plus jeunes que les miennes ; elles ne possèdent pas la saveur du baiser, qu’on apprend que par le commerce de plusieurs hommes. Baise ma bouche mon cher époux, prouve que tu n’est pas jaloux de ta femme, prouve que tu ne ressens pas d’irritation de la volupté qu’elle procure.

Stanislas prenait dans ses lèvres celles de sa femme, la caresse s’échangeait, puis Irène tournait brusquement sur elle-même, se couchait les reins sur les jambes de son mari, apportait la tête sur les genoux de Gabrielle, lui tendait les bras et disait :

— Baise sur ma bouche la caresse que ton amant vient d’y faire.

Cette caresse faite, Gabrielle voyait sa sœur se relever, la prendre par la main, la conduire vers Mohammed et dire :

— Assieds-toi sur mes genoux, rend-lui le baiser que tu m’as pris, atteste ainsi que tu es digne d’être houri de harem.