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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/88

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— Et, si tu veux écrire, tu n’as pas besoin d’expédier ta lettre à l’abbé Rectal. Tu la remettras directement à Yvonne ou je la lui remettrai.

Ils s’étaient remis en position normale, un flot de pensées assaillait Émile. Il se rapprocha et murmura :

— Et toi, appartiens-tu à cette Armée de Volupté ?

— Je ne puis te répondre. Si la science te vient, elle te viendra par les efforts de ta volonté, et non par aucune des personnes qui se trouvent près de toi.

— Lucie, Lucie, tu m’as mis l’amour au cœur, tu as versé la passion dans mon sang, qu’es-tu pour moi, que suis-je pour toi ?

— Pour toi, je serai la maîtresse telle que nul amant n’en rêva jamais, si tu t’appliques à me comprendre : pour moi, tu es l’amant que mon cœur aspirait à connaître. Prends l’amour dans mes bras, prends l’ivresse sensuelle que je t’ai dévoilée, domine ton passé et contemple, non plus l’individualité dans l’amour, mais le sexe en son entier.