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son tour, suivie de Suzanne, Félicia, de plusieurs autres sœurs, et s’arrêta sur le seuil pour chercher Maillouchet.

Elle l’aperçut, pâle et tremblant, à l’entrée de la galerie qu’elle devait prendre pour revenir dans ses appartements, et lui fit signe d’approcher.

— Mes sœurs, dit-elle aux femmes qui l’entouraient, repos toute la journée ! Vous veillerez néanmoins sur votre mère, selon votre habitude, mais après avoir pris jusqu’à cet après-midi le sommeil dont vous avez besoin. J’ai à causer avec mon jeune sauveur.

Dans sa toilette rouge, seule en face du jeune homme vêtu de sa blouse, elle apparaissait la déesse, heureuse de faire le bonheur d’un pauvre mortel.

La fiction pouvait être dans la réalité ; toute femme n’est-elle point déesse quand elle le veut ! Souriant à Maillouchet, elle lui dit :

— Agenouille-toi devant la femme, mon doux amoureux, et révèle-lui tout ce qui est le fond de ton cœur, de ton âme.

Il tomba sur les deux genoux, enve-