Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —


enfin avec son amant, l’abbé Hermal.

Toute sa vie d’abbesse se retraçait à sa mémoire, et elle n’y relevait aucun excès de pouvoir, autorisant des inimitiés.

L’abbé Hermal ne resta certes pas longtemps son amant, et comme ses devancières, elle se porta surtout sur le saphisme. N’était-ce pas fatal avec toutes ces jeunes, belles et ardentes nonnaines, qui se surpassaient pour attirer son attention !

Déjà lancée dans le mouvement par les trois ans de claustration qui précédèrent son élévation à l’abbétiat, elle ne s’y précipita qu’avec plus de furie, lorsque ses caprices devinrent comme une faveur pour celles qu’elle choisissait.

Elle eut du moins à cœur de ne pas priver les moines des délices de ses amours, et parut de temps en temps à leurs fêtes particulières, y prenant un amant de passage. Elle honora ainsi Victor-Étienne.

Victor-Étienne ! Elle le revit à son arrivée au Couvent, il y avait à peu près trois ans, beau et robuste jeune homme