Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 61 —


sur des femmes plus curieuses de l’hermaphrodisme de Marthe que de lascivités excessives, et elles ne se décidaient à rien qui pût les séparer.

Se tenant par le bras, elles marchaient droit devant elles, s’arrêtaient pour examiner, ou étaient arrêtées par une audace passagère s’exerçant sur leur personne, Espérandie, Antioche, Bottelionne, n’étaient plus près d’elles, on les abandonnait à leur inspiration.

Une femme nue, superbe incarnation de la beauté, une main sur la hanche, l’œil libertin, la lèvre dédaigneuse, heurta Marthe et lui dit :

— Hé donc, petite qui nous commande aujourd’hui, es-tu fille, es-tu femme, es-tu homme, qu’es-tu ? Moi, on le voit, on le sait. Baisée par devant, baisée par derrière, je donne tout de ma personne pour faire jouir un sexe fort, un sexe faible, la bouche pour sucer, la main pour masturber, les yeux pour exciter, la langue pour engluer, tout, tout, et toi, mets-tu ou te met-on ?

Sur ces mots, un doigt sur son clitoris, elle parut attendre que la fillette lui