Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 75 —


gramme, le digne couronnement de la fête.

Des mets succulents et des vins généreux alternaient, on ne s’apostrophait pas d’un sexe à l’autre, et les colloques particuliers semblaient l’emporter.

Suzanne et Félicia, de chaque côté de Marthe, affectaient de la gravité et répondaient brièvement aux questions que leur adressait l’hermaphrodite.

Celle-ci interrogea pour savoir ce qu’était devenue Raymonde ; on lui apprit qu’elle avait dû se retirer dans la chambre d’Izaline.

Que se passait-il donc pour étouffer cette joie si naturelle qu’on goûte à une table bien servie, surtout avec la conscience de pouvoir, après comme avant le repas, se livrer à toutes les jouissances de la chair ! Avaient-ils trop forniqué, ces hommes et ces femmes, qu’ils ne se défiaient plus aux doux combats de Cupidon, et que parfois des regards furtifs s’échangeaient où se lisait toute autre préoccupation que celle de la volupté !

Espérandie et Antioche, seuls dans cette assemblée, affichaient une attitude