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Page:Le Nivernois - Album, 1840, T1.djvu/755

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ENTRE LOIRE ET ALLIER. 2Si A la création des sléges présidiaux en 1 SSl. , Saint-Pierre en eut un 1 , et le prieur, en vertu sans doute de l'ancien tralté de partage, en fut le premier conseiller: Il siégeait à la droite du président et immédiatement après lui, en soutane, en manteau long, en scapulaire et en bonnet carré. Malgré sa présence, la justice du présidial n'avait pas bonne renommée. Quand on voulalt parler d'une justice mal administrée, on disait: « C'est comme à SainI-Pürre-le-M01Uür; aujour" d'.ui pendu, jugé demain. " Le supplice précipité d'un malheureux dont J'Innocence fut ensuite reconnue, donna naissance à ce proverbe, et engagea le Parlement à faire enlever aox présidiaux le droit de dernier ressort en matière capitale. Bien que dans le principe le mot 6aiUiage ne signifiât pas province et territoire, pays et région, mais seoJementjurldiction particulière et distincte, nous n'admettons pas, avec Guy-Coquille, que Saint-Pierre-le-MoQUer et ses dépendances aient été gouvernés uniquement par les Coutumes de Nivernois. En 1 M./I, sur les ordres exprès et réitérés du RoI, le bailli convoqua les trois États du bailliage, en réunit les députés dans la grande salle du prieuré el leur fit rassembler et mettre par écrit les lois traditionnelles qui avalent régi le pays jusqu'alors. Nous Ignorons ce qui empêcha de falre homologuer cette rédaction par le Parlement, formalité. sans laquelle, d'ordinaire, nulle 101 n'étalt exécutoire à cette époque. Quoi qu'Il en soil, Coquille assure n'en avoir vu aucune conclusion, aucun cabler signé; II en existait pourtant : le président Brisson fit copier les Coweumu gllniraûs th Saine-Pierre. reuore et ea:emptions d'icelui, sur un manuscrit appartenant au lieutenant-général du bailliage. Le savant Dumoulin les connaissait; Il en cite des fragments dans son Grand-Coweumür fÛ France; et s'il ne les a pas publiées, Il faut en accuser la négligence du greffier auquel Il s'était adressé. Il esl certain qu'à la Révolution les Cowtumu généralu; quoique manuscrites, étalent dans les mains des praticiens de Saint-Pierre, et qu'Ils y recouraient fréquemment dans leurs plaidoterles. Le manuscrit que nous avons entre les mains, est annoté de manière à faire croire qu'il étalt souvent et utilement consulté'. Les coutumes de 1514 n'étaient pas d'ailleurs et ne pouvaient être non plus le seul guide des juge~du bailliage: dans le Nivernois, plusieurs lois étalent en vigueur et )a plupart de ses localités avaient concouru à la rédaction de plusieurs coutumes opposées, doot les articles étalent nécessairement obligatoires pour les juges chargés de vider les appels 3. Le droit de coutumes dont Saint-Pierre a joui, peut-être d'une manière passagère' seulement, Implique naturellement celui d'Etats; et en elfet, on ne les a pas uniquement convoqués à SalntPierre, pour la fixation des nsages locaux. Chaque fois que les Etats-Généraux de France se sont assemblés durant le XVIe siècle et le xvne, le bailliage y a envoy~ ses représentants. Ils De manquaient point à la grande réunion de 1789. Les paroisses du ballliage, dament averties, élurent des maD- 1 Le présidial tullransréré en i650 danlla 'fille de La Charil4l; mais sur l'opposition de Charles II, duc de Mantoueel de Nlvernols, de l'évêque de Ne,ers, du maire et des ~he'flns de la 'fme, de l'ahbesse, de phuleun 'fiUea de la pl'O'fioce et même du prieur de La Charllé, le présidial rut transporté' Ne'feJ'S, et peu uprès réintégré à SaInt-Pierre, a,ec déf'eaee au~ magistrats de pounuÎfre aucune lraaslation de leur slége, à peine de lrois mille livrea d'amende. En t666, i1slentèreDt inutilement de gamer le prieur de La Charilé, qui était frère du mloiatre Colbert, en lui oarant trente mille Unea et d'autrea avanlag~. Eu !696, rorts du conseotemenl du duc de Nefen, qu'ns DYaient acheté uoe rorte somme d'argent, ils re,inrent à la charge. L'opposition viot cette roia des officiers de la pairle; ceux-ci riunlreot à raire repouner une mesure qui devait affaiblir et à la fin aonibiler l'aulorilé de leur Seigneur. Bernot de Charant, Abrégé !tilt. du prieu.ré et Ik ta .. Ut. de La CluzritA, SourI", "09, p. 95. A Saint-Pierre, le présidial siégeaIt où Ilége aujourd'bui la justice de pail. Lea prlloos lOot au rez-de-cbaullée et donDent sur un pmu assel étroit; .ur l'un dea mon on ,olt 1't!cUl8On de France en'flronné de Iculplures représentant des squelettes, image du tri.te état où la justice royale riduit les conpable.. On almail autrelois ces IOrtea d'allégorlea; 'foyez Diction •• rtqJclop. IÛ ta FrlJ1lC', par Pb. Le Bas, au mot Bo.tille. • Ce manuscrit est dans la bibliothèque de M. Au,. Cassard qui, outre un grand nombre de c!ocumenla relatirs à l'histoire de notre paya, pOMMe aussi le manuscrit des premièrea eou'u_ IÛ Niverncn. ( 1490) , qui est très-rare. 3 Nous reo,oyons, pour l'appréciation des difer&es coutumes nivernaises, au IraYaI! que M. Dupin atné pripare •