amitiés. Et si elle va te trouver chic de ne pas demander de récompense. Ouf ! quel soulagement. J’fais du café en t’attendant. Et que nous serons heureuses tout à l’heure, moi, surtout !
Jeanne revint. Elle avait vu la jeune femme qu’elle avait trouvée charmante. Celle-ci avait expliqué qu’elle tenait deux bourses et un manchon, lorsqu’elle avait payé sa laine…
— J’ai failli dire : votre laine verte ! raconta Jeanne, et qu’elle avait alors fait tomber le vingt piastres qui était sur le dessus.
— Tu parles ! C’est saint Antoine qui lui a mis ça dans la tête ! Que je suis contente. Que je suis contente. Sans compter que tu l’as trouvée charmante ? et qu’elle reste à deux pas. Je ne suis plus déshonorée, je pourrai renouer amitié et pratiquer mon anglais…
— Mais un conseil, ma vieille. Ne raconte pas ton aventure à ton mari. S’il t’avait prédit des aventures, ne va pas lui donner raison.
— Mais pourquoi ! Le pauv’chéri, y sera si heureux d’avoir raison !…
Sa terreur évanouie, Linette trouve d’ailleurs son histoire si cocasse, qu’elle la raconte à trois de ses amies, entre cinq et six heures. Quand Jules arrive, elle court à la porte, l’embrasse avec effusion en l’appelant :
— Prophète de malheur, prophète de malheur !
— Pourquoi, s’il vous plaît ?