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LA MAISON

de bon cœur, et la subissent de bon cœur, pour la France qu’ils aiment, parce qu’ils croient à la communion des saints, et croient aux mérites, comme s’ils en voyaient grossir le poids, — après leur offrande, — dans la balance divine…

Heureux ceux qui regardent les hommes tenter seuls d’arrêter le fléau, par leurs propres moyens matériels ; qui les regardent, les plaignent et prient pour eux ; prient pour que ceux qui gouvernent voient clair, ne commettent pas d’irréparables erreurs, et que l’Esprit-Saint vienne pour eux avec ses langues de feu.

Heureux ceux qui savent qu’ils ne recevront que ce qu’ils méritent, ou ce dont ils ont besoin pour remplir les mystérieux desseins de Dieu sur eux. Heureux ceux qui transforment en valeurs spirituelles tous les sacrifices que cette guerre les oblige à faire : sacrifices de sang, de temps, d’argent ; tous seront centuplés comme force, si c’est pour Dieu qu’on les offre, qu’on les supporte, pour l’apaiser, pour lui plaire, et parce qu’il a voulu ces choses pour nous.

Heureux ceux qui, dans l’affolement général, parmi ceux que la peur aveugle, s’en vont sans crainte extrême, la main tendue vers leur Père céleste, avec la tranquillité de l’enfant qui sait, qui croit que tant qu’il tient cette main, rien de funeste, même dans les pires catastrophes, ne l’atteindra.