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LA MAISON

… il y a les vastes champs où les futures moissons germent…

Il y a l’air du matin, frais, léger, limpide même en ville. Il y a l’air du soir, un peu plus lourd, un peu chaud souvent, mais si coloré par ce soleil jaune qui se couche dans un beau lit violacé. Il y a tout le jour le triomphe de la lumière sur d’inimaginables teintes ; le triomphe sur le monde, d’ineffables parfums, le triomphe de l’été étendu devant vous, paré de ses plus splendides atours.

Et cela peut combler de joie même les plus pauvres ; ces spectacles sont gratuits ; cet air, n’importe qui peut en savourer la jeunesse ; la voix des oiseaux, tout le monde peut l’écouter ; cet air, ce soleil, ils font pousser partout des fleurs, autant dans les champs que dans les plus riches parterres ; ils en font pousser dans les jardins et en vous-même…

De la moindre promenade, ne rentrez-vous pas ébloui, enthousiasmé ? Heureux malgré les peines latentes, les constantes et incurables peines, heureux de marcher d’un pas allègre ? heureux d’avoir des yeux, de respirer ? heureux comme dans la jeunesse, même si vous avez fini d’en vivre les âges joyeux ? Ne rentrez-vous pas avec un panier de fleurs ?

Mais les autres, hélas, pourquoi ne veulent-ils pas voir comme vous que ces fleurs sont