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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/161

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LETTRE VII

temps que M. Everard jouirait de Lady Lovesport.

De cette façon les soupçons et la jalousie de celui-ci ne pourraient s’éveiller et il nous serait loisible, en son absence, de nous divertir comme d’habitude. Tout d’abord, j’hésitai à commettre ce nouveau crime de haute trahison contre vos charmes, mais Lady Lovesport m’en montra la nécessité si je tenais à obtenir de nouveau ses faveurs et argua de l’impossibilité où je me trouverais de vous rester fidèle après avoir goûté au fruit de l’arbre de la science. Elle acheva de vaincre enfin mes scrupules, en m’assurant qu’elle avait lieu de croire que vous ne vous montreriez pas bien sévère à ce sujet et elle me donna à entendre que si je n’avais point d’autre rival, j’avais du moins un concurrent sérieux dans la personne d’une certaine miss Lucie, laquelle ne se montrerait pas trop malhabile à me remplacer auprès de vous et qui saurait vous procurer tous les plaisirs que je m’imaginais être seul à pouvoir vous donner. J’espère pouvoir, un jour, trouver l’occasion de récompenser dignement la voluptueuse miss Lucie pour toutes les faveurs dont elle vous à comblée et si vous ne me permettez pas de le faire moi-même, je vous propose un remplaçant qui, j’ai lieu de le croire, saura donner toute la satisfaction possible à ses désirs lascifs.

Mais comme je pars demain, et que je n’aurai