Aller au contenu

Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
LETTRE III

lui avais dit qu’elle avait l’habitude. J’avais bien quelque crainte en agissant ainsi d’exciter ses soupçons, mais Henri me pressa tant que je finis par consentir. Laissant donc mon vêtement ouvert lorsque j’entrai dans le bain, je commençai à taquiner ma tante en lui jetant de l’eau, pour l’exciter à me punir de la manière accoutumée, afin de me donner l’occasion de lui rendre la pareille. Tout d’abord, elle ne parut point disposée à prendre part au jeu, mais au bout d’un instant, je m’aperçus qu’elle regardait attentivement le bosquet où l’on pouvait remarquer un léger frémissement dans les buissons. J’eus grand’peur qu’Henri ne se laissât découvrir, mais je fus bientôt délivrée de cette appréhension par ma tante qui se mit à encourager mes espiègleries. En peu d’instants, nous fûmes complètement nues l’une et l’autre et activement occupées à nous frapper mutuellement les fesses avec les brins de bouleau fraîchement coupés. Après nous être livrées quelque temps à ce jeu, nous reprîmes nos habits et retournâmes à la maison. Au moment d’y arriver, je fus très surprise de voir M. Everard qui marchait à notre rencontre.

Ma tante ne parut pas moins étonnée que moi et après avoir échangé en a parte quelques mots avec M. Everard, elle le pria de me reconduire à la maison, ajoutant qu’elle nous rejoindrait dans quelques instants. Cette fois, j’eus vraiment peur, soupçonnant, comme cela