Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/149

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LES CENT VERS DORÉS DE LA SCIENCE




J’ai tout vu : la luxuriance
M’a couronné dans mes vingt ans ;
Mais je cherche encor la Science
Sous l’arbre aux rameaux irritants.

Des visions du vieil Homère
J’ai peuplé tous les Alhambras.
— Païenne ou biblique chimère,
Vous m’avez brisé dans vos bras !

Pour m’enivrer, je l’ai saisie,
La coupe d’or, aux mains d’Hébé !
Mais, de mes yeux, dans l’ambroisie,
Ah ! que de larmes ont tombé !

Souvent envolé sur un rêve,
Rouvrant le Paradis perdu,
Sous l’arbre j’ai surpris mon Ève,
Rêveuse après avoir mordu.