Maintenant que mon front grisonne,
Je ressuscite et je souris,
Fils bien aimé, quand je te donne
Mon trésor d’enfant, mes vieux prix.
Ah ! bientôt tu sauras les lire !
Bientôt tu comprendras, Victor,
Pindare, maître de la lyre,
Et Cicéron à la voix d’or !
Théognis, Tyrtée et Ménandre
Te diront la loi des vertus,
Et tu seras heureux d’entendre
Ces chrétiens nés avant Jésus !
Bientôt tu salueras dans l’ombre
Où brûle une fauve rougeur,
Tacite, inexorable et sombre,
Fulminant son verbe vengeur !
Bientôt Eschyle, ardent et libre,
Solon, majestueux et doux,
Feront tressaillir chaque fibre
De ton bon cœur qui bat pour nous :
Car l’esprit des choses divines
En toi déjà trouve un écho ;
Où tu ne sais pas, tu devines,
Et tu dis juste un chant d’Hugo !
Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/190
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.