Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/199

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Ainsi, quand le péché, qui touche nos fronts pâles,
De hoquets en hoquets nous jette aux derniers râles,
Une voix, qu’on dirait celle du méchant Juif

Ronfle, ricane ou siffle à notre oreille, et navre
D’outrages dégoutants notre prochain cadavre :
Guenille d’oripeau sur qui bave le suif.




PARIS


« Comment mourra Paris ? quels insolents hasards
Oseraient, ce géant, le renverser sur l’herbe ?
Paris qui, d’âge en âge, a noué dans sa gerbe
Les éparses moissons d’Athène et des Césars !

» Lui, palais des palais, et bazars des bazars ;
Le cerveau de l’Europe, et la grâce superbe,
Paris, l’ardent foyer, Paris, la cité-verbe,
Le trône de la guerre et le temple des arts ! »

« — Paris, dort maintenant, le cœur est en phtisie,
Grand corps, vide d’amour, de foi, de poésie,
Qui même ne sent pas quel ver hideux le mord ;

« Paris, que l’âme fuit, où, si loin qu’il s’étende,
La femme est une robe et l’homme un dividende ;
Comment mourra Paris ? — Regardez : il est mort ! »