Aller au contenu

Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— « Sources claires des bois ! dit Nyssia ; fontaines,
Où le regard profond sous l’onde va plongeant !
Tranquillité du ciel sous la moire d’argent,
Où tremblent des roseaux les luisantes antennes,
Et les branches lointaines ! »

— Je disais : « Larges yeux de la femme ! ô clartés,
Où l’amour entrevoit un ciel insaisissable !
O regards, qui roulez aux bords des cils un sable
Fait de nacre, d’azur et d’or ! Sérénités
Des yeux diamantés ! »

— Nyssia dit : « Là-bas, ce bassin solitaire
Qui dort ainsi sans ride au fond du bois, vraiment,
Semble avoir la puissance étrange de l’aimant.
Autour de lui, regarde, un brouillard délétère
Plane comme un mystère. »

— Je répondis : « Tes yeux, Nyssia, tes yeux clairs,
Ces yeux que mon soupir sans les troubler traverse,
Fascinent par l’attrait de leur langueur perverse.
Un magique pouvoir aiguise leurs éclairs
Qui filtrent dans mes chairs. »

— « Vois, disait Nyssia, l’étonnante apparence
Qu’ont les plantes sous l’eau, les plantes et les fleurs.
Comme tout se revêt de féeriques couleurs !
Sous ce lac enchanté je sens qu’une attirance
Vit dans sa transparence. »