Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et les goëlands au pays des rêves
Ont sur leur grande aile emporté mes pleurs.

Au bruit de la mer, quand passait la brise
Sur le rayon pur d’un matin de mai,
J’ai dit à mon cœur, qui toujours se brise :
Sois enfin dompté ! sois enfin calmé !

Au bruit de la mer, quand le vent d’automne
Tord comme un roseau les mâts en péril,
Et qu’à travers cieux la foudre au loin tonne,
J’ai dit : Tout est bien ! Paix ! Ainsi soit-il !

Et la mer sereine & la mer sévère
M’ont dit : Il faut bien à Dieu laisser faire !
Le voyage est prompt, le supplice est court :
Souffrir & mourir ne sont que d’un jour !