Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/178

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N’est après tout, comme la vie,
Qu’une loque sur du néant !

Et je veux mon âme ainsi faite
Qu’un jour enfin sous tous ces corps
Je ne sache voir que des morts,
Des os en costumes de fête.

Pour alors, dans un coin du bal,
Me tenir seul, &, las de vivre,
Laisser passer cette foule ivre,
Et ces gaîtés de carnaval !




VAINE APPARENCE


L’Océan de l’Immensité
Agite & soulève ses vagues.
Le Soleil brille, & sa clarté
Y fait luire des formes vagues.

Et sans cesse, à l’appel du vent,
Des flots montent à la surface ;
Puis soudain ce qui fut vivant
S’éteint, s’évanouit, s’efface.