Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/224

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X


Les dieux sont morts. Pourquoi faut-il qu’on les insulte ?
Pourquoi faut-il qu’Hellas & que son noble culte
Ne puissent pas dormir de ce sommeil serein
Que prêta le pinceau classique de Guérin
Au Roi des rois vers qui rampe le sombre Égiste ?
Pourquoi faut-il enfin qu’un impur bandagiste
Donne à l’Hercule antique un infâme soutien,
Des bas Leperdriel à Phœbus Pythien,
Et, contre la beauté tournant sa rage impie,
Pose un vésicatoire à Vénus accroupie ?


XI


Quelqu’un a-t-il noté le désir hystérique
Des collégiens qui vont finir leur rhétorique,
Et, d’après Paul de Kock, veulent être viveurs,
Devant les nudités en cire des coiffeurs ?
Car du court mantelet rose & bordé de cygne
Émergent des appas où brille un petit signe.
Tous ces adolescents trouvent délicieux
Le gros fard de la joue & le bistre des yeux,
Et, troublés à l’aspect de ces beautés de plâtre,
Rêvent d’amour avec des femmes de théâtre.