Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/235

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Dans la nuit tiède & clémente
Où tout fleuronne & fermente,
Un cri d’angoisse est monté.
Là-bas, sous la sombre allée,
Une pauvre désolée
Te maudit, fécondité !

O moment béni des mères,
Minutes douces & claires
Où l’incertitude a fui ;
Heure où la jeune épousée,
La main sur son flanc posée,
Tressaille & se dit : « C’est lui ! »

Heure limpide & sereine,
Ta voix dans cette âme en peine
N’éveille que le remord.
Cheveux au vent, tête nue,
Elle accueille ta venue
Avec un salut de mort…


II


Le rossignol chante. — O tristesse,
Amertume du souvenir,
Quand l’amour dans la brume épaisse
Plonge pour ne plus revenir !