Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



AUGUSTE BARBIER

———


PETITES EAUX-FORTES

UNE COMPARAISON


Point de repos pour l’âme humaine
Sur ce monceau de terre où nous sommes jetés :
Les chagrins & les maux d’une incessante haleine
Y soufflent leur vapeur malsaine,
Et ce n’est que de peine en peine
Qu’on arrive à la fin de ses jours agités.
Ainsi de l’Océan l’onde amère & sauvage ;
Remuée en tous sens par le fouet de l’orage,
Elle écume, bouillonne & n’expire au rivage
Qu’en flots plaintifs & tourmentés.

O mer ! que sur ta sombre face
Les feux purs du soleil nous luisent rarement !
Même quand, sous les cieux éclaircis, la bonace