Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/356

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Sa mère auprès de lui tremblante
Dit : « Rentrons, voici le serein.
— Non, je veux voir la Bigolante
Remplir ses seaux au puits d’airain. »

Elle vient enfin, belle & fière
Sous son noir chapeau frioulais,
Et monte les marches de pierre,
Sans voir les hôtes du palais.

« C’est assez, mon fils, c’est trop même ;
Quittons l’air froid de cette cour…
— Ah ! ne vois-tu pas que je l’aime
Et que je meurs de cet amour ! »

Il s’évanouit. La surprise
Arrête la mère un instant :
« Qu’on m’amène l’enfant qui puise ! »
Dit la dogaresse en sortant.


III


Dans la salle d’or constellée,
Étonnée & l’œil ébloui,
La jeune fille est installée
Près du jeune homme évanoui.