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Je renais doucement au culte
Des pâtis dont l’herbe est en fleur.
Dès qu’un regret me décourage,
Mon ennui prend la clef des champs ;
Je m’en vais dans un pâturage
Retrouver mes premiers penchants.
Je m’étends parmi les fleurettes ;
Les petits bouquets tout joyeux
Dressent leurs pompons, leurs aigrettes,
Pour me regarder dans les yeux.
Ces bonnes gens de l’humble flore
Semblent m’appeler par mon nom ;
Car chacun se souvient encore
De m’avoir eu pour compagnon.
Camarades de mon enfance,
Ô vous qui me reconnaissez !
Brins d’herbe, prenez ma défense
Contre l’ennui des jours passés.