Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/186

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CAROLO QUINTO IMPERANTE


Celui-là peut compter parmi les grands défunts,
Car son bras a guidé la première carène
A travers l’archipel des Jardins de la Reine
Où la brise éternelle est faite de parfums.

Plus que les ans, la houle et ses âcres embruns,
Les calmes sur la mer embrasée et sereine
Et l’amour et l’effroi de l’antique Sirène
Ont neigé sur sa barbe et sur ses cheveux bruns.

Castille a triomphé par cet homme, et ses flottes
Ont sous lui complété l’empire sans pareil
Sur lequel ne pouvait se coucher le soleil.

C’est Bartolomé Ruiz, prince des vieux pilotes,
Qui, sur l’écu Royal qu’elle enrichit encor,
Porte une ancre de sable à la gumène d’or.