Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/269

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Quand passe un jeune ourson, bête à peine poilue,
Ta bravoure se range, et, prudente, salue ;
Et si leur vil troupeau te mordait aux genoux,
Pour en être épargné tu lécherais les loups !

AGNAR.

Paix ! Le baiser sied mieux que l’injure à tes lèvres.

SNORRA.

Va t’accoupler avec les femelles des lièvres !
Surtout, soyez prudents : pour vous apparier,
Élisez un lieu calme et voisin du terrier ;
Là, pullulez, bon couple, et broutez, pêle-mêle,
Prêts à fuir, les petits pendus à la mamelle,
Quand la neige a craqué sous la chute des glands.
— Tu ne m’embrasseras qu’avec des bras sanglants !



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