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SONNET D’AOÛT
L’aube est volcan ; midi, fournaise ; août fait éclore
Comme un embrasement le baiser de l’été ;
Il ruisselle des cieux, écrasante clarté ;
L’horizon le déchaîne, orageux météore.
Que faire par ce temps de chaleur qui dévore ?
S’étendre au cours de l’eau dans un bois écarté,
Tandis que sur le chêne, en dôme frais voûté,
La cigale emplit l’air de sa note sonore !
Justement, au ruisseau voisin, d’un pied léger,
Voici Margot qui court, furtive, se plonger.
j’allais dans son bain surprendre l’étourdie ?
Non ! brûle qui voudra près d’un brasier pareil !
Je n’ai vu que ses yeux, et je tiens le soleil
Très-débonnaire au prix de cet autre incendie.